Texte et mise en pages Nadia CAPITANI

Photos de Nicole BARDI et Francis BARBET

Page N°2 suite du Voyage

 

VERDUN - En 1914, le futur champ de bataille de Verdun, compte plusieurs villages de plusieurs centaines d’habitants, dont l’activité est essentiellement agricole. Lors de l’invasion de 1914, ces villages se retrouvent en premières lignes, sur les Hauts Meuse. Evacués, lors du déclenchement de l’offensive en février 1916, ils constitueront le théâtre martyr de la plus terrible bataille de la Grande Guerre. Ecrasés, bombardés, pris et repris de nombreuses fois, les villages sont complètement anéantis et vidés de leurs habitants à l’armistice. La terre meurtrie et inculte, marquée par les cratères et les vestiges de matériaux ne pouvait plus être exploitée ou bâtie. De ces villages «  Morts pour la France » ne subsistent de nos jours, que les ruines et les noms, parmi lesquels, Douaumont, Vaux, Fleury  etc

 

Mercredi 8 juin 2016, direction la Meuse : Verdun

 La bataille de Verdun qui se déroule au nord de Verdun, est symbolique de la violence d’une guerre industrielle  et  technologique. Elle voit l’apparition de longs affrontements, car elle dure de Février à Décembre 1916 « 300 jours ou 10 mois ».

 

Tout a commencé…   le 21 février 1916 à 4h du matin, un obus de 380  explose dans la cour du palais épiscopal  de Verdun. Ce n’est qu’un tir de réglage.

 

Ce même jour, à 7h 30 commence La bataille.  Un obus de 420, un véritable déluge de feu  s’abat sur les forts de Verdun et sur les tranchées où sont tapis trois divisions françaises  -( 1 division = environ  15 000 hommes et 380 officiers, composées de toutes armes  -Infanterie- Cavalerie – Artillerie et Génie). Cette action est baptisée  «Gericht» du  mot allemand qui signifie : tribunal, jugement et assez fréquemment lieu d’exécution.

 

Puis,  l’Infanterie allemande monte à l’assaut. Certains soldats sont équipés de lance-flammes. C’est la première fois qu’est employée cette arme terrible.

 

En quelques heures, les massifs forestiers disparaissent, remplacés par un décor lunaire. Deux millions d’obus, un obus toutes les trois secondes, tombent sur les positions françaises en deux jours.

 

Le chef d’état major allemand  espère la prise du saillant de Verdun avec ses 34 forts et ouvrages fortifiés et par la même, la prise symbolique de la ville fortifiée, cernée de tous cotés. Les Poilus résistent héroïquement au premier choc, en dépit de la perte du fort de Douaumont.

 

La Citadelle souterraine de Verdun est construite en 1624. Vauban choisit de la renforcer et de la relier au système défensif, qu'il vient de créer autour de la ville de Verdun. En 1916, durant la bataille de Verdun, elle va jouer un rôle prépondérant: elle devient la base logistique, d'une importance vitale pour le déroulement de la guerre. Près de 10 000 hommes vivent en permanence dans ses entrailles, travaillant dans tous les services d'une armée de campagne. Elle comprend le mess, la boulangerie, un hôpital, 6 magasins à poudre, 7 magasins de munitions, un moulin de siège, un état major, un central téléphonique, une salle des fêtes, une coopérative. Le 10 novembre 1920, le soldat Auguste Thin y choisit le cercueil du soldat inconnu, qui repose sous l’Arc de triomphe.

 

« Puissant réduit, recouvert de lourdes masses de terre la Citadelle de Verdun est plus qu’une caserne, c’est une redoute, c’est le point de contact entre l’avant et l’arrière. C’est là,  qu’aboutissent toutes les relèves, c’est de là, qu’elles partent toutes ; c’est la gare de triage entre la guerre et la paix »  – Gaston Gras- Douaumont-

 Un petit train pour la visite de la Citadelle.

Interdiction de prendre des photos, mais ! un petit souvenir quand même !

 En haut, à gauche les casques allemands à pointe fabriqués en cuir, à gauche le « Stahlhelm »

En bas, les casques français de couleur bleutée « Adrian » du nom de son inventeur, distribués à partir de juin 1915 aux fantassins français.

 

Au tout début du conflit, les médecins attirent l’attention des états major, sur le nombre alarmant de blessés de la tête, Blessures, provoquées par des balles, mais aussi par les shrapnells (obus rempli de projectiles, du nom de l’inventeur du minuteur qui provoque l’explosion. L’obus libère 200 à 300 balles de plomb capables de percer un crâne non casqué)  et les innombrables éclats d’obus qui sont devenus le quotidien des soldats. Un programme de développement d’une protection de la tête est lancé en parallèle par les deux belligérants.

Ce casque le « Stahlhelm » - de l’allemand : casque (helm) et acier (stahl) -  qui protège les oreilles, possède une visière et est embouti d’une pièce. Ce casque est en acier au chrome-nickel, épais de 12 m/m. et est bien plus résistant que celui des français. Il est introduit au front, fin janvier 1915 et remplace sur les champs de bataille le casque à pointe en cuir.

Quand, ils découvrent le casque allemand, les français vont chercher à produire un casque qui reprenne les valeurs de l’esprit français et adapté aux nouvelles conditions de combats. Le 2 juin 1915, sous la direction du Colonel Adrian, ils adoptent une coiffure reprenant, les grandes lignes  du casque équipant les sapeurs pompiers. Le casque français est composé de 4 pièces estampées agrafées sur une coque en acier de 7 m/m d’épaisseur.

 L’argent, il faut en trouver, car faire la guerre coûte cher

 

Frais de guerre : 589 483 millions

Dettes et réparations : 137 111 millions

Soit au total : 1 126 594  millions !

 Direction  le village de Fleury devant Douaumont

 

Situé au cœur du champ de bataille de Verdun, le village détruit de Fleury devant Douaumont fait partie des 9 villages qui ont été détruits pendant cette terrible bataille. Théâtre d’intenses combats, au cours des mois de juin et juillet 1916, il sera pris et repris à 16 reprises par les troupes allemandes et françaises.

En 1918, Fleury devant Douaumont est déclaré « Village, Mort pour la France ». Mais, comme pour les 8 autres du front de Verdun, la nation reconnaissante, lui a conservé sa personnalité juridique ; Fleury a un maire chargé entre autre, de son entretien.

Fleury était un village de 422 habitants, pour la plupart paysans qui, jusqu’à la guerre, vivait une existence paisible et laborieuse.

En septembre 1914, la bataille de la Marne fixe le front à plusieurs kilomètres au nord de Fleury et ses habitants pensent pouvoir échapper à cette nouvelle invasion allemande (ils ont connu 1814 et 1870).

Le 21 février 1916, Fleury est réveillé par le bombardement préparatoire à l’assaut allemand. Il neige, l’horizon est en feu. Les nouvelles sont rares et contradictoires ; L’ordre est donné d’évacuer le village.

 Aujourd’hui, Fleury est un espace boisé, où les stigmates des furieux combats qui s’y déroulèrent sont encore visibles, bien qu’atténués par le temps.

 En mai 2013, des touristes allemands ont découverts des ossements affleurant le sol et donné l’alerte. Il s’agissait de 24 corps de Poilus retrouvés presque 100 ans après. Seulement, 5 ont été identifiés grâce à la plaque qu’ils portaient au poignet, les 19 autres ont été inhumés sous la mention, «  Soldats Inconnus ».  Cette sculpture en bois a été érigée à l’emplacement où les corps ont été découverts.

 A ces emplacements, avant que le village ne soit rayé de la carte : une ferme  et  là, un boulanger.

 L'Ossuaire de Douaumont, inauguré en 1932, où les corps non identifiés de 130 000 combattants de la première guerre mondiale, Français, Anglais et Allemands, reposent pour l'éternité. D'une longueur de 137m, le cloître de l'Ossuaire renferme 46 tombeaux en granit rose. Chaque tombeau représente un secteur du champ de bataille et renferme les ossements retrouvés sur ces secteurs. A chaque extrémité, se trouve, un caveau de 350 m, qui contient le surplus des ossements des secteurs trop chargés.

 Devant l’ossuaire de Douaumont s’étend la nécropole de Fleury devant Douaumont, la plus grande nécropole des champs de bataille de Verdun. En 1923, le service des sépultures et le Génie de Metz déminent, déblaient et aplanissent un terrain qui accueillera les soldats enterrés dans les cimetières des communes de la zone rouge, désaffectés et les corps de soldats épars sur le champ de bataille. Plus de 15000 tombes, soit l’équivalent d’une division d’infanterie de l’époque sont regroupés sur 14 ha.

 

 

Le fort de Douaumont

Forteresse jugée imprenable, Douaumont tombera pourtant aux mains des Allemands le 25 février 1916, pendant la bataille de Verdun, pratiquement sans combat. En septembre 1915, le fort est vidé d’une large partie de ses armes et de ses défenseurs, pour apporter du renfort aux offensives de Champagne. L’offensive, le progrès de l’armée allemande, surprend la défense française. Le fort de Douaumont est pris sans combat et ses  66 défenseurs principalement des territoriaux, sont faits prisonniers.

Conçu pour abriter 650 hommes, il accueillera pendant 8 mois, 3000 soldats allemands.

Pendant 8 mois, le fort va rester aux mains des Allemands et devient leur dispositif autour de Verdun. Les français cherchent à le reprendre coûte que coûte. Les bombardements incessants fragilisent l’édifice.

Le 8 mai 1916, l’explosion accidentelle  d’un dépôt de munitions, souffle le fort et sa garnison allemande, avec un bilan humain très lourd (679 soldats allemands sont tués). A l’intérieur du fort, une casemate est transformée en nécropole allemande.

Le Fort est reconquit par les Français le 24 octobre 1916.

Le 14 décembre 1916, un obus allemand de 420 m/m tombe sur une casemate et tue 21 soldats. On peut en sortir 14, pour les enterrer à l’extérieur, mais les 7 autres déchiquetés, reposent derrière un mur épais qui mure maintenant, la casemate. Une plaque où les noms des 7 soldats sont inscrits, est apposée sur ce mur.

 On remarque l’épaisseur du béton, qui a été rajouté en 1888. La façade originale est en pierre de taille. Entre la maçonnerie et le béton, on trouve également une couche de sable.

 

Actuellement on pénètre dans le fort, non pas par l’entrée du fort, mais par une casemate du casernement.

Casemate : ouvrage protégé employé en fortification pour loger les troupes, des approvisionnements et des armes.

 Le quotidien dans le Fort :

 là, dans cette chambrée du casernement, équipée de lits modèle 1876, dormaient, par lit jusqu’à 5 Poilus harassés, sans intimité, sans hygiène, dans une odeur d’excréments et de pourriture, sous le bruit incessant des bombardements et les cris des blessés.

 Un ingénieux système !

La tourelle Galopin est inventée par le commandant Alfred Galopin en 1889. C’est une tourelle à éclipse, qui abrite deux canons de 155, sous une coupe d’acier de 5,5 mètres de diamètre et de 40 cm d’épaisseur. Son poids est de 200 tonnes dont 150 tonnes pour la partie mobile, qui comprend une chambre de tir de 20 tonnes.

Le corps de la tourelle repose sur un pivot central, relié à la base à deux balanciers équipés de contrepoids.

Pour assurer la protection des embrasures, cette tourelle effectue une manœuvre complète (sortir, tirer et rentrer)

en 4 à 5 secondes. Ce mouvement très rapide, s’effectue grâce à un contrepoids, qui empêche l’ennemi d’avoir le temps d’envoyer un projectile sur cette dernière, quand elle est en position sortie (position batterie).

La hausse des deux canons se règle par le biais  d’une manivelle. Elle permet aux deux pièces d’avoir une portée de tir de 7500 mètres. Leur mise à feu s’effectuant grâce  un système électrique. La tourelle est placée dans un puits en béton spécial, composé de trois étages.

 Les  latrines,  ces endroits « aménagés » destinés à la satisfaction des besoins naturels !

Ces latrines n’étaient utilisées, qu’en cas de guerre, car la fosse étanche était prévue pour résister à un siège de 3 mois. Ce fort conçut, pour 650 hommes, sera occupé par 3000 soldats allemands, de février à octobre 1916. On peut imaginer, les conditions de vie et l’hygiène, avec en plus le manque d’eau.

Jeudi 9 juin 2016, matin

 

 

L’année 1917,  place le chemin des dames au centre des événements militaires.

 

           Craonne - le chemin des Dames

         « offensive ratée et lieu de révolte,

           puni pendant plusieurs décennies

                     de l'histoire officielle ».

 

Dans l'esprit de beaucoup, Verdun, c'est  « la victoire », Craonne-Chemin des Dames, « la défaite et les mutineries », Craonne la mal-aimé des batailles de 14-18.

 Le chemin des Dames

Ce que l’on appelle le Chemin des Dames  est la partie des plateaux Soissonnais qui s’étend entre les vallées de l’Aisne et de l’Ailette. A son extrémité Est, un étroit plateau « le plateau de Californie » constitue un promontoire qui domine la plaine entre Laon et Reims.

L’intérêt stratégique d’une telle position est apparu dès l’antiquité. Le plateau lui-même devient un champ de bataille dès le VIème siècle.

La guerre de 1914 révèle toute l’importance stratégique du plateau. Après la Bataille de la Marne, les Allemands s’accrochent à ces hauteurs pour repousser les attaques Françaises et Britanniques (sept-octobre 1917).

L’année 1917, place le Chemin des Dames au centre des événements militaires. En décidant d’attaquer le 16 avril entre Soissons et Reims, le général Nivelle (natif de Tulle) compte sur la surprise, pour remporter au Chemin des Dames une victoire décisive avec un million d’hommes. Son échec provoque une crise de confiance sans précédent dans l’Armée. La déception est à la mesure de ce qu’était l’espérance.

Le 16 avril 1916, il avait neigé. La boue était partout. Dans la vallée de l'Aisne, en contrebas, les troupes françaises se lancent à l'assaut de la crête, 140 m plus haut, sur laquelle défile aujourd'hui, la RD du Chemin des Dames. Comme sur toute la ligne de front, les Allemands, depuis leur retraite de l'automne 1914, se sont installés dans les meilleures positions, sur les hauteurs.

En 5 jours, du 16 au 21 avril : 180 000 morts coté français pour un résultat nul !

Confrontés à une boucherie inutile, où leurs camarades sont sacrifiés d’heure en heure, les Poilus réfléchissent, ronchonnent et se mutinent. Nos Poilus se révoltent, contre la façon de faire cette guerre « des actes d’indiscipline, comme les qualifient les rapports des officiers ». Certains, tirés au sort et jugés sommairement seront fusillés pour l’exemple (par leur camarades obligés d’obtempérés). Cette révolte est entrée dans la mémoire collective par la Chanson de Craonne.

 A l'extrémité Est du chemin des Dames, le village de Craonne est rayé de la carte.

 Noel Genteur, ex- maire et ex-Conseiller général du canton, petit- fils d’une lignée de paysans de Craonne depuis 200 ans, sensible conteur d’histoire, veilleur de la mémoire de Craonne, nous accueille dans la superbe mairie du « nouveau Craonne », pour nous servir de guide, tout au long de cette matinée.

Après la guerre, l’ancien Craonne étant classé en Zone Rouge, devait disparaître. La reconstruction d’un nouveau Craonne, se fait en contrebas du plateau de Californie, entre 1921 et 1927, grâce la ténacité  de quelques villageois revenus à Craonne, qui obligent les responsables politiques à reconstruire. L’Etat ne voulait pas reconstruire Craonne, symbole des mutineries. C’est avec,une collecte de Suède (800 000 Francs or) somme énorme à l’époque, que Craonne est pourvu d’une superbe mairie en 1926, d’autant plus étrange que le village est de taille modeste (80 habitants actuellement).

Maquette de la bataille de Craonne

 L’œuvre de Tardi -  Jacques Tardi  (Auteur de la bande dessinée : « 1914-1918 Putain de Guerre» - éditions Casterman)  a offert à la Mairie de Craonne, pour célébrer le 90ème anniversaire du Chemin des Dames, un triptyque, une œuvre artistique composée de trois panneaux.

 Entre Hurtebise et Craonne, le regard perdu vers la vallée de l’Aisne, s’élève le monument des Basques,  mémorial de la 36ème Division d’Infanterie au Chemin des Dames, financé par des souscriptions publiques et des subventions des communes Basques et Landaises, inauguré  le 30 septembre 1928. Il est l’œuvre de l’architecte Mathieu Forest et du sculpteur Claude Grange qui ont combattu en avril 1917, au Chemin des Dames.

 La 36ème Division d’Infanterie est composée en majorité de mobilisés originaires du Sud-Ouest de la France, Hautes Pyrénées, Landes et Pyrénées Atlantiques. Cette division participe à plusieurs reprises aux combats du Chemin des Dames. Elle subit d’importantes pertes  notamment à la Ferme d’Hurtebise, au plateau de Californie et à Craonne.

Ce monument est un obélisque, haut de 14 m, construit en pierre, qui se dresse vers le ciel. La base de la face sud, comporte une sculpture représentant un paysan basque en costume traditionnel, adossé sur l’obélisque, et portant son  regard sur le bord sud du Chemin des Dames, lieu où se sont déroulées les batailles dans lesquelles la Division était engagée - (12ème RI de Tarbes, 14ème RA de Tarbes, 18ème RI de Pau, 34ème RI de Mont de Marsan, 49ème RI de Bayonne, 218ème Ri de Pau, et 249ème RI de Bayonne). Cette grande unité y a combattu de septembre 1914 à avril 1916.

  L’histoire se répète : le 7 mars 1914, sur le Chemin des Dames, une commémoration à lieu à cet endroit pour fêter, le 100ème anniversaire de cette bataille de 1814 dite « de Craonne», face aux troupes Russes et Prussiennes,  la dernière remportée par Napoléon 1er, qui laissa déjà, au sol 12000 morts. Ce monument dit, des « Marie-Louise » (surnom donné aux 1200 conscrits français, soldats de l’empereur des classes 1814-1815, en l’honneur de l’impératrice)  sera détruit lors des combats en septembre 1914.

Aujourd’hui, une statue inaugurée le 30 octobre 1927 , œuvre en bronze, du sculpteur Maxime Real Del Sarte, unit dans un même élan, le Soldat de l’Empire, coiffé d’un shako, au Poilu de 14-18, supportant tous les deux une couronne de lauriers symbole de la gloire. Sur la plaque, on peut lire :

 

«  A la vaillance de la jeunesse française, Marie-Louise de 1814 et Bleus de 14, unis dans une même gloire ».

 

Les deux visages représentés sur la sculpture, sont de vrais visages d’hommes. L’un, celui du Marie Louise, est le visage d’un maire local  mutilé de guerre et l’autre, celui du frère du sculpteur. 

         L’origine de la dénomination « Chemin des Dames » est bien antérieure à la première Guerre Mondiale. Elle remonte à la veille de la Révolution de 1789, à une époque où l’on appelait « Mesdames » les huit filles du Roi Louis XV (tantes de Louis XVI).

        En 1776, Françoise de Chalus (1734-1821), Duchesse de Narbonne-Lara, (maîtresse du roi dès 1749 dont elle aurait eu deux enfants illégitimes), ancienne gouvernante et Dame d’honneur de Madame Adélaïde, l’une des filles du roi Louis XV, est devenue propriétaire du château de Bove qui domine le village de  Bouconville  dans l’Aisne. Les «Dames royales»  se rendaient régulièrement, à la belle saison, au château de Bove, en empruntant alors, un chemin chaotique qui suit la ligne de crête.

        En prévision des voyages que devait faire à la Bove, Mesdames Adélaïde,et Victoire les filles du roi, Madame de Narbonne n’a cessé de demander à partir de 1780 à l’Administration des Ponts et Chaussées  la transformation, en route carrossable, du chemin qui allait du carrefour de l’Ange Gardien (entre Laon et Soissons sur l’actuelle RN2 - axe Paris-Maubeuge) à Corbery (sur l’actuelle RN44/D1044).

       Après bien des rebondissements « la route pour les Dames » a fini par être construite au cours des années 1785/1789.

       Il semble que Mesdames de France, ne l’ait jamais empruntée, une fois terminée. En effet, elles vécurent à la cour une bonne partie de leur vie, jusqu’à la Révolution française où elles durent  se sauver en Italie, et où elles mourront en exil à Trieste, à un âge très avancé pour l’époque, respectivement 68 et 66 ans.

 Dans une ambiance à la fois cordiale et recueillie, on se dirige vers le chaos du vieux Craonne, ruine de l’ancien village en Zone Rouge, (le terrain reste bouleversé et est recouvert de végétation), et vers le plateau de Californie. Noël Genteur y a fait installer, un observatoire qui nous permet de comprendre comment les allemands avaient la supériorité des combats.

Certains Corréziens parviennent, tant bien que mal à se hisser sur le plateau et monter les 70 marches, pour atteindre le sommet de l’observatoire, pour comprendre et pour mesurer les difficultés rencontrées par nos Bonhommes, 100 ans plus tôt, sous un déluge de feu, d’autres capitulent !

 Au loin,  les blessures de la guerre ont été progressivement partiellement  effacées, et se perdent aujourd’hui, dans un paysage verdoyant et paisible. De là, on voit la vallée de l’Aisne large de 12 km

 On est là, sur le plateau de Californie.

Au 19ème siècle, le village situé sur les pentes du Chemin des Dames, se consacre à l’agriculture et à la viticulture. Avec l’arrivée  du train, les villageois délaissent la vigne pour se consacrer au maraîchage. Sur ce haut plateau, surplombant la colline,  se trouvait un saloon américain appelé « la Californie », crée par Henry Vasnier, associé des champagnes Pommery. Par la suite, le plateau prendra le nom de « plateau de Californie ».

 Henri, 85 ans, petit-fils du Poilu Jean Henri Fraysse, a gravi les 70 marches de l’observatoire, alors que beaucoup d’autres ont abandonné.

 On voit au loin, jusqu’ 100 km, la plaine des Ardennes, de Champagne et de la Marne et par beau temps, les plaines de la région parisienne. Avant la guerre, sur ce plateau, le grand-père de Noël Genteur paysan, travaillait  là, 44 ha. Maintenant, cet espace, c’est du bois et la Zone Rouge

 Il n’est pas étonnant, que les allemands s’y soient accrochés. De là, ils voyaient toutes les positions !       L’escarpement était  inaccessible pour nos Poilus de l’affrontement Nivelle, chargés de leur équipement de 30 kg ! Ils étaient en bas, les Allemands sur la Hauteur les tiraient comme des lapins !

 Impossible d’écrire une page sur Craonne et la 1ère guerre mondiale, sans parler des fusillés pour l’exemple …

«  Ces hommes fusillés par une hiérarchie militaire, aussi froide et inhumaine, qu’incapable », ces malheureux ont été tués deux fois : ils tombaient sous les balles de leurs camarades désignés, et leurs noms étaient oubliés des monuments aux Morts., quant à leurs veuves  et leurs enfants, la nation leur refusaient toute pension et aide en sus de l’opprobre public qui s’abattait sur eux !

Les réhabiliter, NON, plutôt leur rendre leur dignité, précise Noël Genteur dont s’est le combat : car qui dit réhabilité, dit procès, qui dit procès, dit faute et il n’y a pas eu de faute ! Ils refusaient simplement, de faire ce type de guerre inhumaine.

 

NOTA :

Le terme Poilus est la désignation des soldats français, dès le début de la guerre  L’origine du terme est attestée, dès le XIX siècle pour désigner un soldat endurant et courageux dans l’argot militaire. Ainsi, chez Balzac (le médecin de campagne 1833), les pontonniers de la Bérézina en 1812. Il arrive souvent, que le poil soit signe de virilité, de courage et d’expérience.

L’usage massif du terme en 1914-1918, tient à plusieurs éléments liés :

La difficulté effective, l’hiver 1914, de se raser

Le caractère rudimentaire de la toilette au front

L’obligation pour tout militaire jusqu’en 1917 de porter la moustache

La simplicité de la désignation qui permet aux journaux et à l’arrière de mettre en scène la familiarité et la proximité avec les combattants.

Le terme « Bonhomme » est utilisé  par les soldats pour se désigner entre eux. Il est préféré à Poilus !

 

                                                        VOUS QUI PASSEZ EN PELERINS

                                                         PRES DE LEURS TOMBES,

                                                         GRAVISSANT LEUR CALVAIRE

                                                         ET SES SANGLANTS CHEMINS,

                                                         ECOUTEZ LA CLAMEUR

                                                         QUI SORT DES HECATOMBES :

                                                         PEUPLES, SOYEZ UNIS,

                                                         HOMMES, SOYEZ HUMAINS.

 Du 6 au 9 juin 2016,  30  Corréziens sont passés en pèlerins, près de leurs tombes. Ils ont gravis leur calvaire et leurs sanglants chemins. Ils ont écouté la clameur qui sortait des hécatombes :   Peuples, soyez unis !  Hommes soyez  humains !, pour se souvenir, comprendre et transmettre.

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