La vie rêvée de la vanne d'Enchanet
Delphine Léger
2 mètres par 2,50 mètres, 4 tonnes, et 40 millimètres d'épaisseur. Des dimensions plutôt modestes dans sa catégorie. Et pourtant, ce lundi, elle est l'objet de toutes les attentions.
Elle, c'est la vanne de fond du barrage d'Enchanet. Une vieille dame d'acier qui 'uvre depuis plus de soixante ans sur la première retenue en aval de la Maronne.
Trois semainesde rénovation pour la vanne de fond
Agissant comme une porte sous marine, elle laisse passer un plus ou moins grand volume d'eau selon son ouverture. Avec un débit maximum de 52 m ³ par seconde, elle subit une poussée constante de 330 tonnes. Une fonction qui nécessite un petit lifting de temps en temps.
Après trois semaines de travaux, comprenant un réusinage, la pose de nouveaux galets de roulements, de nouvelles étanchéités, et de bagues auto lubrifiantes, la belle attend sagement que la grue l'emporte pour regagner son logement aquatique pour au moins les dix ans à venir.
« Ces travaux interviennent dans le cadre de la visite décennale des barrages de la Maronne, explique Éric Puydebois, responsable EDF de l'équipe d'intervention mécanique d'Argentat. Trois mois de préparation préalable ont été nécessaires, pour organiser la dépose, la rénovation et la remise en service de cette vanne ».
Grutée en douceur sur la paroi du barrage, la vanne va retrouver peu à peu son abri à 66 mètres de profondeur.
« Pour cette opération, nous avons abaissé le niveau du plan d'eau d'une vingtaine de mètres, afin que les ouvriers puissent travailler au sec. Après de nombreux tests, la vanne devrait être remise en service la semaine prochaine, commente Philippe Focone, responsable EDF du groupement de Chastang ».
Un barrage ausculté tous les quinze joursConstruit de 1946 à 1950, le barrage d'Enchanet est une véritable 'uvre architecturale. « C'est un barrage dit à double voûte, qui s'adapte parfaitement à la typologie du paysage et à la roche dure du Cantal. C'est un ouvrage de pointe, dont la capacité de production est de trente mégawatts. Comme l'ensemble des barrages usines français, il est ausculté tous les quinze jours, mais ne présente pas de problème particulier. Nous sommes très attentifs au bon entretien de nos ouvrages hydroélectriques ».
Une attention, qui engage EDF à mener, dès mars 2012, d'importants travaux sur les trois retenues de la Maronne. « Nous allons rénover, les groupes des barrages du Gour Noir et de Hautefage, mais également la vanne de tête d'Enchanet. Ces opérations vont prendre environ huit mois, pour un coût de 3 à 4 millions d'euros ».