Quel pourrait être le point commun entre les grandes heures des Tours de Merle, le théâtre Zingaro, Les juments de la nuit, spectacle de Bartabas pour l'Académie équestre de Versailles, le pôle national des Arts du Cirque de Nexon en Limousin, Les oiseaux, de Manos Hadjidakis, opéra composé à partir de la pièce d'Aristophane, ou encore les médiévales de Carcassonne ? Transcender
par l'image Ce point commun c'est Eve-Céline Leroux. Elle a, entre beaucoup d'autres, travaillé sur tous ces spectacles.

En Corrèze, en Haute-Vienne, à Versailles ou à Athènes, elle a participé à la fabrication ou réalisé des costumes de scènes ou des décors. Elle préfère les productions un peu plus modestes qui engendrent moins de stress, et cet été, elle travaille à la scénographie d'un spectacle historique au château de Saint-Mesmin, dans les Deux-Sèvres, sur le thème de l'art au Moyen-Âge.

« Costumer une personne, dit-elle, c'est la transcender par l'image que vous donnez d'elle, pour cela, il faut trouver un terme entre la personnalité, l'histoire, le personnage jusqu'à ce que survienne l'évidence. Il faut pour cela rencontrer la personne. C'est de l'ordre de l'intime ».

Cette passion, Eve la porte depuis à sa petite enfance, en Afrique, entourée d'une grand-mère couturière, de sa mère et de sa tante également passionnées de couture. Elle confectionnait alors des costumes historiques pour des poupées.

Puis ce furent des spectacles avec les autres enfants d'expatriés à Kinshasa, des déguisements, et, vers dix ans, des contes de fées transformés et joués en théâtre.

De retour en Europe, après le lycée Condorcet à Paris, et les cours à l'Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles, elle a passé un CEAA en scénographie à l'École supérieure d'architecture de Clermont-Ferrand.

Depuis, elle ne cesse de se perfectionner grâce à la formation continue au GRETA des arts appliqués à Bagnolet, sur le costume, ou au CFPTS sur les accessoires, la bijouterie, la peinture de décoration appliquée aux spectacles.

Spectacle sur le département

Eve le dit : « Je ne suis pas dans l'épure, j'aime le foisonnement des couleurs, des matières et des formes ».

Outre ses activités de costumière, décoratrice, scénographe, elle anime, avec sa complice Laure Balvay, l'association Entresort avec laquelle elle réalise des spectacles sur le département. Et puis, Eve a encore une autre passion, les masques et les marionnettes, qui sont parfois ses confidentes.

« Ce que j'aime le plus, dit encore Eve Leroux, c'est de rendre visuellement ce que la personne a dans la tête », et d'ajouter : « Ce qui est vrai, c'est qu'aujourd'hui, si je ne gagne pas beaucoup d'argent, je fais le boulot qui me plait et me fait plaisir ».