La popularité de la race salers ne se dément pas au Salon de l'agriculture. Les gradins et le tour du ring bovin du hall 3 étaient bondés pour assister, hier après-midi, au concours général agricole de la belle à la robe acajou.
Dans ce show à l'américaine, à grand renfort de décibels et de projecteurs, les plus intimidés n'étaient peut-être pas les animaux mais le juge chargé de délivrer le palmarès de cette édition 2014.
« Le plus beau jour de ma vie d'éleveur »Didier Filiol,
éleveur à Ally, lauréat avec Douchka
Stéphane Fau, éleveur à Boisset, dans la Châtaigneraie cantalienne, a trouvé, après coup, l'exercice « dur ». « Il était difficile de départager les animaux tant les sections étaient homogènes et de qualité. »
Pour sa première parisienne, Monsieur le juge a créé une petite sensation en décernant le prix de championnat mâle à un jeune taureau, Godwyn, appartenant au Gaec Fourtet de Saint-Julien-aux-Bois en Corrèze, et à Claude Collange, un éleveur picard.
Victor Fourtet, âgé de 24 ans, qui s'est installé l'an passé et participait à son premier concours à Paris en tant qu'éleveur, a vécu un grand jour. Partagé avec son père Yves. « C'est plus que de l'émotion. Pour le prix de championnat, je ne m'y attendais pas du tout. Cela doit être l'un des premiers titres suprêmes pour un taureau jeune au salon. Je n'arrive pas à réaliser ce qui nous arrive. Mais Godwin est un super taureau. En plus d'être beau, il a un caractère exceptionnel. Il est gentil comme tout. »
L'autre grande triomphatrice du jour, Douchka, vainqueur de la section vaches âgées, a décroché le prix de championnat femelle. Son propriétaire, Didier Filiol, installé à Ally, était aux anges. « J'avais déjà eu un prix de section en 2011 et en 2012. Mais c'est mon premier prix de championnat. Aujourd'hui, c'est le plus beau jour de ma vie d'éleveur. »
Comme aux Jeux Olympiques…Et l'éleveur de poursuivre : « Paris, cela reste un concours à part. Venir ici demande beaucoup de préparation à un moment où nous avons énormément de travail sur l'exploitation avec les vêlages. Ce concours, c'est comme les Jeux Olympiques, il faut être prêt le jour J. Je suis déjà venu dix fois, mais c'est toujours le même stress. En plus, Douchka a fait des jumeaux quinze jours avant le départ. Alors, il y avait un peu d'inquiétude. Ce soir, je risque de me coucher tard », rigolait-il.
Dominique Diogon
dominique.diogon@centrefrance.com